Les effets de la vitesse et de l'altitude sur le pilote




Plus on monte en altitude, plus l'adaptation des pilotes devient difficile car :
  • La pression barométrique diminue et  l'oxygène aussi avec donc des risques d'hypoxie (L'hypoxie désigne une inadéquation entre les besoins tissulaires en oxygène et les apports. Elle peut être la conséquence de l'hypoxémie (diminution de la quantité d’oxygène contenue dans le sang)

  • Les volumes gazeux augmentent
    d'où des problèmes de barotraumatismes
    et de maladies de décompression
  • La température diminue avec des risques de gelures et d'hypothermie
  • La teneur en eau diminue (pour être presque nulle à 10 000 mètres) et peut provoquer une déshydratation, des coliques néphrétiques, des problèmes pour le port de lentilles cornéennes...
L'hypoxie d'altitude (ou diminution de la quantité d'oxygène dans l’air) a des retentissements sur plusieurs organes:
Organes
Effets indésirables de l'altitude
Cœur
  • Augmentation du rythme cardiaque
  • Augmentation du Débit cardiaque
  • Modifications de l'électrocardiogramme
Système Nerveux Central
  • Atteinte insidieuse des processus mentaux : euphorie, sensation de puissance, actes désordonnés ou absurdes , troubles du jugements, perte d'attention, perte de mémoire , dépression... ceci de façon souvent totalement ignorée par le pilote !
  • Atteinte du contrôle neuromusculaire
  • Troubles sensoriels
  • Au maximum perte de connaissance
Œil
  • troubles de l'accommodation
  • Rétrécissement du champ visuel
  • Altération de la vision des couleurs
  • Altération de la vision du relief
  • Vasodilatation rétinienne avec risque d'hémorragies
  • Augmentation du tonus oculaire
Audition
  • baisse de l'acuité auditive à partir de 5000 m
  • d'abord sur les aigus

Tous ces effets secondaires surviennent à des altitudes diverses, mais on peut considérer, qu'à partir de 3000 m,  le corps humain ne peut plus "compenser" et que les premiers troubles peuvent apparaitre.

Pour fixer les esprits:
--> à 5500 m la pression en Oxygène est moitié moindre de celle du niveau de la mer
--> et au sommet de l'Everest d'à peine 20%
Le Principe
En altitude, la pression barométrique baissant, les gaz se dilatent

Conséquences :
Toutes les structures du corps humain remplies d'air se dilatent, et cela pose des problèmes au niveau de certains organes :
·         Oreilles : apparitions d'otites barotraumatiques, avec au maximum perforation tympanique
·         Sinus : déclenchement de sinusites barotraumatique
·         Dents : si caries mal soignées : aérodontalgies
·         Tube digestif : distension des parois gastriques et intestinales responsables soit de ballonnements, ou pire de violentes douleurs abdominales.
Les Solutions :
·         Ne pas voler lorsqu'on présente une pathologie ORL en cours ou (c'est d'ailleurs une cause d'arrêt de travail immédiate pour les hôtesses de l'air et les pilotes)
·         Bien se soigner les dents (bien obturer les canaux lors d'une désensibilisation ...)
·         Eviter les repas trop importants avant de voler
·         Pressuriser les avions à partir d'une certaine altitude

Principe :
Le sang contient de l'azote transporté par les globules rouges, mais le danger de ce gaz est que sa solubilité diminue selon les tissus considérés : il existe donc plusieurs compartiments dans l'organisme avec des vitesses d'élimination (lors de la montée) différente
Le  risque
Il faut donc que la circulation sanguine ait le temps d'éliminer l'azote en excès dans les tissus et de le transporter aux poumons pour l'éliminer.
Si la vitesse de montée est trop rapide, on aboutit à un phénomène de sursaturation, et des bulles d'azote peuvent se former
La symptomatologie
Elle dépend des zones touchées

Formes bénignes:

·         La plupart du temps ce sont des arthralgies (bends)
·         des fourmillements ou picotements cutanés
Formes graves:
·         L'ostéonécroses (fréquente chez les plongeurs) survient de façon retardée
·         pneumatismes de décompression (chokes) avec douleur thoracique, toux sèche, gêne et difficulté respiratoire.
·         Manifestations nerveuses : névralgies, céphalées, troubles visuels...
·         Choc, collapsus...


Les Effets de la vitesse sur le pilote de chasse :


Lorsque le pilote encaisse une accélération + Gz, les phénomènes physiologiques sont
Simplement amplifiés. La pression artérielle dans le cerveau diminue progressivement pour
S’annuler vers 5 Gz. La pression veineuse augmente considérablement au niveau des jambes
En empêchant le cœur de se remplir.

- à 2 G : sensation de peser sur son siège
- à 3 G : douleur intense du corps
- à 4 G : apparition du voile gris traduisant une diminution de la luminosité et du champ
visuel
- à 5 G : C’est le voile noir, le champ visuel s’est rétréci peu à peu, le pilote ne voit plus rien
Mais il entend encore bien ;
- à 6 G : Survient la perte de connaissance faisant suite au voile noir, ce dernier est le
Signal d’alarme qui doit inciter le pilote à rendre la main.

Conséquences sur l’organisme :

- Déplacement vers le bas des tissus mous : joues, paupières
- Diminution du débit cardiaque malgré l’accélération du rythme cardiaque.
- Difficulté à bouger ses membres.
- Compression des vertèbres et de leurs disques.
- les fonctions mentales sont altérées tant que dure l’accélération

Tolérances aux accélérations :

Chaque individu peut supporter différemment les facteurs de charge, les pilotes de voltige à
Force d’entraînement peuvent encaisser des accélérations de +- 8 G. Certains facteurs
Peuvent toutefois engendrer une moindre résistance aux Gz :
- sujets longilignes (long cou)
- hypotension artérielle
- hypoglycémie
- varices
- repas copieux

Moyen de protection :

Manœuvres exécutables par le pilote :
- rentrer la tête dans les épaules afin de diminuer la distance cœur-cerveau
- contracter les muscles du tronc et des membres pour créer une contre-pression sur les
Veines
- Expirer en forçant (en grognant) Prendre des inspirations rapides et superficielles
Toutes les 3 à 4 secondes (ces manœuvres ont pour but de maintenir une pression
Thoracique élevée pour limiter le retour de sang contenu dans le cerveau
Notions de médecine aéronautique Option avionique
12

Inclinaison du siège :

Intéressante sur les avions de chasse, elle n’est par contre guère possible sur les avions
De voltige qui nécessitent l’emploi d’un dossier à angle droit pour une question de repères.
L’inclinaison du siège permet de diminuer la distance séparant le cerveau du cœur et de
Mieux supporter les accélérations. A l’extrême pour un pilote couché, cette distance est
Nulle et les accélérations GZ se transforment en GX qui sont mieux supportées mais
L’éjection de l’avion devient impossible et le pilotage peu pratique. En général, on trouve
Un compromis avec une inclinaison d’environ 30°.
Combinaison anti-g
Elle se présente sous la forme d’un sur-pantalon équipé de 5 vessies gonflables que l’on
Retrouve autour des mollets, des cuisses et de l’abdomen. Le système de gonflage est
Automatique et les différentes vessies se gonflent proportionnellement aux G ressentis.
Il est à noter qu’un développement musculaire satisfaisant constitue une véritable
Combinaison anti-G.

Effets des accélérations négatives :

Lorsqu’on met la tête vers le bas, la pression artérielle augmente vers la tête et diminue dans
Les pieds, il en va de même pour la pression veineuse. Le cerveau dispose d’une protection
Partielle contre ces surpressions : il s’agit du liquide céphalo-rachidien qui baigne le cerveau
Et exerce une contre pression sur les vaisseaux cérébraux. Les capteurs de pression au
Niveau du cou et du crâne influent sur une diminution du rythme cardiaque pour limiter la
Pression. Le passage alors à une forte accélération +Gz peut provoquer des défaillances
Cardiaques.
- à –1G : sensation du vol dos
- à – 2G : impression de tension dans la tête, la respiration devient difficile
- à – 3G : Le crâne devient douloureux, le pilote ressent l’impression désagréable que les
Yeux vont sortir de leur orbite. Le voile rouge souvent décrit provient simplement de la
Paupière inférieure qui vient sous l’effet de l’accélération négative, recouvrir le globe
Oculaire. On peut également rencontrer de véritables lésions aux niveaux des vaisseaux
Qui touchent la rétine.

Tolérance :

Les accélérations négatives sont mal tolérées par le corps humain surtout lorsqu’elles se
Prolongent. Les pilotes d’aéro-club ne les subissent pas, les pilotes de chasses les évitent et
Les pilotes de voltige semblent les accepter mais elles sont de courte durée et la capacité à
Endurer ces contraintes tient aussi dans la motivation de ces pilotes.

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